[BG] Zelaïs Cates

Zélaïs vivait désormais seul. Ses congénères avaient été exterminés par le virus des Géants, qui avaient été répandus dans l’atmosphère. Pour une raison qu’il ignorait encore, lui seul avait survécu, et sa cité était désormais jonché des cadavres de ses frères et sœurs d’armes. Comment un tel drame avait il pu se produire ? Pourquoi en avait il réchappé ? Il avait pris soin d’enterrer tout ses frères avant de quitter définitivement la région où il avait grandi. En presque quatre siècles de vie, il n’avait jamais vu de tel drame dans une population.

Se dirigeant d’abord au Nord du continent, il fit la connaissance de plusieurs peuples, dont l’histoire n’a malheureusement pas gardé souvenir. Ils furent tous effrayés par son aspect bestial. Son pelage blanc sur le torse et les bras, ainsi que ses jambes anormalement musclées et poilues le laissait rarement passé inaperçu. Les effrayant au premier abord par son aspect inhumain, il décida de faire l’effort de se couvrir et de cacher aux hommes son aspect avant de tenter de les rencontrer. Il parvint finalement à les convaincre de sa bienveillance, après avoir choisi des vêtements qui camouflaient ses attributs bestiaux. Peuples isolés dans les plaines les plus reculées, ou les montagnes les hautes, il voyagea longuement. L’un de ses peuples lui fit traverser l’océan pour découvrir à l’Est de toutes nouvelles terres.

Il rencontra les peuples qui s’installèrent durablement sur le monde pour la première fois. D’abord, il s’installa non loin d’une cité répondant de la domination des sombres, ces elfes voués dans la magie des vents, et déchus par la pratique de la magie occulte. Il rencontra la sombre Onossa, prêtresse du temple de Shil. Vivant en reclus de la société, Onossa parvint à le faire intégrer la caste des sombres, et il s’installa dans la cité, au sein de la maison de la prêtresse. Il s’initia peu à peu à la magie des vents, et particulièrement dans l’art perdu de la lévitation, pour lequel il démontrait un talent indéniable. A l’Ouest de ce merveilleux continent, il demeura près de cinquante années. Il vivait là, auprès de la belle prêtresse, et oublia ses cauchemars de désolation sur son peuple. Cependant, alors qu’il devenait un notable influent au sein du conseil, de part son expérience du monde et de son dévouement pour ses nouveaux frères. Le mal mystérieux qui avait annihilé son peuple ressurgit. La prêtresse tenta de le combattre à l’aide de nombreux sortilèges et médications, et l’aide de Zélaïs lui fut précieuse pour mener à bien ses recherches. Mais le temps manqua…. Le mal se propagea au sein de la cité, et un à un les sombres mourraient de ce mal étrange. Zélaïs était toujours immunisé et il souffrait de voir ses hôtes dépérir de la sorte. Il quitta la colonie peu après la mort de la prêtresse, et celle-ci s’éteignit dans le temps, ne laissant plus aucune trace derrière elle…

Son voyage reprenait donc sa route, et cette fois il décida de se diriger au Nord, les froides montagnes bloqueraient ce mal qui le poursuivait. L’absence de vie lui permettrait de se recueillir sur la mort de la prêtresse, et empêcheraient la propagation de la maladie… Il voyagea six mois avant de découvrir au creux des montagnes, loin de toute route et de toute cité commerçante, une colonie de nains, isolée et totalement indépendante qui subsistait. Un nain vint à sa rencontre, il s’agissait de Gesil, le forgeron du village. Effrayé par cet être étrange, le nain décida de le mener au chef du village, Voran, en tant que prisonnier. Lié par de solides cordes tressées, Zélaïs semblait se trouvé de nouveau intégré dans un monde qu’il voulait suivre. Il raconta son histoire au chef, qui fit graver les détails de ses aventures sur des tablettes de cire. Voran semblait lui accordé sa confiance, et décida de le maintenir au village pour préserver le secret de cette communauté. Il le nomma apprenti du forgeron, Gesil. Zélaïs fut donc contraint de s’occuper du foyer de la forge pendant plusieurs décennies. Il s’intégra lentement à la communauté naine, qu’il avait été contraint de rejoindre. Les nains lui firent peu à peu confiance, et Zélaïs fut autorisé à quitter la colonie pour se recueillir quand bon lui chanterait, sous serment de toujours revenir à la colonie. Il fit forger deux épées courtes par Gesil et s’entraina auprès des nains à parer leurs puissants coups de haches ou de marteau. Il devint rapidement très doué à esquiver leurs coups puissants mais assez lents à ses yeux. Et ils s’amusèrent tous d’arriver un jour à lui asséner un coup.

Pourtant peu à peu, le mal revint… Des nains tombaient rapidement malades dans la colonie, et Zélaïs fut chassé par ses anciens compagnons. Il s’éloigna alors, et demeura dans les montagnes pour observer le village décliné peu à peu et s’éteindre. Il souhaitait comprendre le fonctionnement de ce mal, et pourquoi il le poursuivait sans cesse. 70 ans après la disparition de la belle Onossa, il regardait impuissant les fiers nains mourir… La colonie disparue quelques temps plus tard, suite à un incendie allumé par des gobelins célébrant la mort des nains. Les textes mentionnant Zélaïs furent presque tous détruits. On conserva quelques textes mentionnant le Voyageur….

Il reprit la route, vers le Sud Est cette fois. Les nains lui avaient avoué commercés parfois avec des elfes séjournant dans la forêt d’Edelahar. Les elfes étaient réputés pour manier les arts médicinaux mieux qu’aucun autre peuple, et le Voyageur semblait certain que la solution au mal qui le poursuivait se trouverait dans cette forêt. Il erra peu de temps dans les bois avant d’être cernés par des elfes. Il demanda à voir les responsables et on le mena au sein de la cité sylvaine après lui avoir bandé les yeux. Racontant son histoire à nouveau, les elfes furent attristés de la mort de si nombreuses personnes dans son sillage. Beaucoup se querellèrent pour mettre fin à la vie de ce Marcheur solitaire. Le conseil trancha en la faveur de Zélaïs, et décida qu’il serait maintenu en captivité pour préserver la cité. Zélaïs implora leur aide dans la quête d’un traitement contre ce mal. Dans leur intérêt, les elfes cédèrent à ses supplications après quelques jours.

Les études durèrent de nombreuses années, mais sans échantillon qu’ils pourraient étudier, les elfes ne trouvèrent aucune solution à apporter au Voyageur. Il s’initia par observation à leurs techniques de filature et devint très bon à ce jeu. Près d’un siècle avait passé, et aucun traitement n’avait pu être testé par les elfes en l’absence de la maladie. Zélaïs semblait même se croire protéger au sein de cette cité. Il demanda l’asile éternel au Conseil, qui accepta, pensant par la même préservé le monde de cet être porteur du Mal. Malheureusement, le répit fut de courte durée. Il fallut 150 années à la maladie pour se déclarer chez les premiers elfes. Et cette fois, aucun ne fut d’accord avec le maintien en vie de Zélaïs. Il prit la fuite dans un élan de survie et parvint à échapper au courroux des elfes d’Edelahar. Cette communauté s’éteignît comme les autres avant elles, et nul n’entendit plus le nom du Voyageur que comme une rumeur…

Il erra quelques temps non loin de la forêt, espérant que les sylvains commerçaient avec d’autres de leur peuple. Mais nul ne vint jamais dans cette région, qui fut appelé plaine du Voyageur. La légende disait que quiconque s’y aventurait, rencontrerait le Voyageur et mourrait d’un mal incurable. Zélaïs ne pouvant plus voir la souffrance dans les yeux des mortels qu’il rencontrait décida de vivre en reclus. Hélas, le monde désirait la mort de celui qui avait causé tant de peine. Il fut capturé par une horde de brigands qui traversait la plaine du Voyageur. Montant un bivouac, ils s’installèrent et débutèrent l’interrogatoire du Marcheur. Ne désirant pas leur avouer son identité, il fut torturé pour son physique disgracieux aux yeux des hommes de cette fratrie de brigands. Ils finirent par lui crever les yeux pour le punir de son silence, mais rien ne lui fit délier la langue, et il se contenta grandement de cette situation qui le protégeait des malheurs du monde. Zélaïs ne parla jamais. Il finit par s’échapper en déliant ses mains et en éliminant ses gardes. Pour la première fois, il fit couler le sang de ses mains, et s’en trouva satisfait. Ce sentiment le dégouta au plus profond de lui… Il s’empara d’un manteau à capuche et s’en couvrit complètement. Arrachant sa tunique bleutée offerte par les elfes, il s’en fit un bandeau pour ses yeux blessés. Il prit la fuite du bivouac des brigands dans la nuit sombre, après avoir pris soin de récupérer les lames de Gesil.

800 ans passèrent pendant lesquels Zélaïs se perfectionna dans ses arts, vivant loin du monde et tentant de le préserver du mieux qu’il le pouvait. Il devint une ombre, une rumeur, un souvenir lointain que nul ne parvenait à saisir. Vivant de ses arts, il devint un espion efficace pour ceux qui le paieraient le mieux, mais jamais quoiqu’il arrive, il ne s’attardait plus de 10 ans dans la même région. La rumeur laissait le souvenir d’un être vêtu d’un long manteau gris, et dont le visage se perdait dans une capuche d’un noir extrême…


[HRP] Merci de ne rien poster de RP à la suite de ce texte . Ce texte sera surement retravaillé, c'est un premier jet[/HRP]